Transformation digitale : se fier aux “data”, défier l’incertitude

 
 
Se poser les bonnes questions avant de se lancer dans une analyse complexe

Se poser les bonnes questions avant de se lancer dans une analyse complexe

 

Dans les projets que j’ai piloté, les « data » ont toujours joué un rôle fondamental et j’ai dû aiguiser mon esprit critique en questionnant les évidences. Pour obtenir des budgets afin de développer mes activités, j’ai appris à convaincre par des faits et à poser des hypothèses pour faire des paris sur l’avenir. Mesurer les résultats m’a toujours intéressée afin de montrer l’efficience d’un choix. Il y a quelque chose de passionnant à trouver les bons indicateurs et cela nécessite de la créativité et du raisonnement. Il est également important de confronter les hypothèses à la réalité du terrain et c’est en cela que les « data » m’ont permis d’évoluer dans mon rapport au monde.


En période d’incertitude, il est d’autant plus recommandé de ne pas se figer. Pour avancer, il importe d’avoir un but qui devrait engendrer de la valeur ajoutée et les données, si elles-sont bien utilisées, nous aident à prendre les meilleures décisions compte tenu du contexte. Le grand défi est souvent de déterminer si un résultat est dû au hasard ou s’il peut être prouvé par des méthodes statistiques.

Au sortir d’une formation à l’EPFL Extension School, j’ai pu rafraîchir mes connaissances en statistiques (ce qui est plutôt bien en période de COVID) et me familiariser avec le langage de programmation « R ». J’y ai acquis une méthode fondamentale en data science et je partage avec vous trois étapes essentielles à prévoir avant de se lancer dans des analyses complexes :

1) Que veut-on prouver, identifier, challenger ?
2) Quelles sont les données nécessaires ? Existent-t-elles? Comment les réunir ? Sont-elles « propres » et fiables ?
3) Quelles constats puis-je tirer de leur analyse?

L’étape (2) qui consiste à extraire, réunir et « nettoyer» les données représente entre 60 et 80% du travail ; négliger cet aspect a pour conséquence de produire de mauvaises informations qui amèneront à de fausses conclusions. C’est sur cette étape que l’entreprise doit particulièrement investir.

Nous pouvons penser que les chiffres déshumanisent l’entreprise; en comprenant leur véritable signification nous évitons les conclusions erronées. En réalité, comme le dit Hilary Mason , les données sont un outil pour renforcer et consolider une intuition.


Avant de courir 20 km, il faut s’assurer d’avoir une bonne musculature et travailler son gainage. Cela veut dire, préparer la mécanique pièce par pièce pour permettre des efforts intenses et durables et éviter la blessure qui freine durablement. Les entreprises qui désirent rester « fit » et continuer à avancer devraient encourager la mise en place d’indicateurs pour piloter leur projet et se montrer capable de les affiner en interrogeant les chiffres qui les alimentent. Loin de déshumaniser la société, les données permettent d’agir avec plus de justesse, en limitant les décisions dues au hasard. Les équipes avec un état d’esprit analytique sont crédibles et peuvent aider les décideurs à prendre les meilleures décisions pour toutes. et tous.